Né en 1926 à Kouba, en Algérie, Pierre Velsch fait partie de ces Français d’Algérie qui, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, ont choisi de se lever pour défendre la liberté de la France.
Portrait – Pierre Velsch, un Français d’Algérie au service de la Libération
À seulement 17 ans, il falsifie sa carte d’identité pour s’engager dans les Commandos d’Afrique, issus de l'Armée d'Afrique, un corps d'armée composé de pieds-noirs et de musulmans. Son moteur ? Le patriotisme. Comme il le confiait des années plus tard :
« Je me suis engagé par patriotisme. En Algérie, on ne plaisantait pas avec ça. Tous les matins à l’école, nous chantions La Marseillaise et nous levions les couleurs de la France. Ce qui nous importait en nous engageant, c’était de participer à la libération de la patrie. »
Dans la nuit du 15 août 1944, Pierre Velsch participe au débarquement de Provence. Les commandos dérivent vers la plage du Canadel. Impossible de reculer : l’ordre est donné de débarquer.
Il racontera :
« Sans nous en rendre compte, nous avions dérivé vers la plage du Canadel. Il était trop tard pour faire marche arrière : nous avons reçu l’ordre de débarquer. À peine le pied posé, j’ai pris du sable dans la main, je l’ai embrassé. Et je me suis dit : Ça y est, on libère la France ! »
De Toulon aux Vosges, puis jusqu’au franchissement du Rhin et en Allemagne, il est de tous les combats. Sa bravoure, récompensée par la Croix de Guerre 39-45 avec deux citations, illustre l’engagement total de ces jeunes Français d’Algérie qui ont lié leur destin à celui de la France.
Après la guerre, Pierre Velsch consacre sa vie à la transmission de la mémoire. Avec humilité, il rappelle aux jeunes générations le sacrifice de ses frères d’armes. Son parcours sera couronné par les plus hautes distinctions, dont la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur.
Pierre Velsch incarne l’histoire de ces Français d’Algérie qui, bien avant les drames de l’exil, ont porté haut l’honneur et la fidélité à la patrie. Son nom rejoint aujourd’hui la longue lignée de ceux qui ont donné leur jeunesse et leur courage pour libérer la France.
Rappelons qu'au moment de la Libération, l’Armée d’Afrique comptait environ 400 000 hommes, dont 176 000 Européens et 233 000 Maghrébins musulmans. Lors du débarquement de Provence le 15 août 1944, elle engageait 250 000 soldats, composés d’environ 50 % de Maghrébins, 32 % de pieds-noirs, 10 % de soldats d’Afrique noire et 8 % de Français métropolitains.
Cet engagement massif, avec un apport volontaire des pieds-noirs hors de proportion avec leur poids démographique en Algérie, illustre le rôle décisif de l’Armée d’Afrique dans la Libération de la France.
