Le 5 juillet 1962, une journée de massacre

Le 03/08/2025

Dans L'actualité de la MAFA

La semaine dernière, nous évoquions la commémoration du 5 juillet 1962.

Mais combien savent vraiment ce qui s’est passé ce jour-là à Oran, le lendemain de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie ?

Retour historique sur un événement tragique, longtemps tu, encore trop peu reconnu.

Oran, 5 juillet 1962

5 juillet 1962

Alors que l’Algérie vient d’accéder à l’indépendance le 4 juillet, Oran — ville marquée par les tensions OAS/FLN — devient, ce 5 juillet, le théâtre d’un massacre ciblé et sauvage.

Ce jour-là, des appels à la réconciliation cohabitent avec une volonté symbolique d’effacer 132 ans de présence française.

La veille, le GPRA appelle à manifester massivement, malgré l’interdiction initiale du capitaine Bakhti, chef du FLN d’Oran .

Le Général Katz, commandant une division de l’armée française à Oran, forte de 18.000 hommes est informé. Il pense que seuls les quartiers musulmans seront concernés. Il se trompe.

2.

Le massacre

▪️ Dès 8h du matin, des cortèges partent de Medioni, Lamur et Ville-Nouvelle pour rejoindre le centre européen.

▪️ À 11h30, une fusillade dont l’origine est inconnue éclate. La panique s’installe.

▪️ En quelques minutes, une chasse à l’Européen s’organise dans le centre-ville.

Des civils sont abattus, d’autres frappés à mort. Des centaines d’enlèvements ont lieu dans la journée.

3.

L’armée française… n’intervient pas

Le Général Katz, bien qu’informé, applique les ordres de non-intervention donnés depuis Paris. Les gendarmes ne patrouillent qu’à partir de 18h45.

Mais certains officiers agissent avec leurs hommes selon leur conscience :

▪️ Le Capitaine Croguennec, du 2e Zouaves, sauve 200 civils réfugiés au commissariat.

▪️ Le Lieutenant Rabah Khellif, du 30e BCP, intervient pour libérer plusieurs centaines de personnes devant la préfecture.

▪️ Le 8e RIMA et le 67e RI protègent et exfiltrent des civils isolés.

4.

Un drame silencieux

▪️ De nombreux Européens furent conduits au Petit-Lac, où ils furent massacrés dans des conditions atroces.

▪️ Les photos aériennes révélèrent des fosses communes contenant entre 300 et 400 corps.

▪️ À la morgue, les corps mutilés étaient souvent méconnaissables.

▪️ La presse française couvre à peine l’événement. Aucune reconnaissance officielle, aucune commémoration nationale. Pour la France, les massacrés d'Oran demeurent encore à ce jour des victimes importunes.

Comprendre l’histoire, c’est aussi regarder en face ses silences.

 

5.