Vers une reconnaissance pleine des victimes civiles françaises de la guerre d’Algérie ?

Le 20/09/2025

Le mois dernier, le Pdt de la MAFA, Jean-Félix Vallat, a porté 5 revendications majeures auprès de responsables politiques et mémoriels : Olivier Maigne et Dominique Domine-Cohn (directeur et directeur adjoint du cabinet de la ministre Patricia Mirallès), et Tramor Quemeneur ( secrétaire général français de la commission mixte franco-algérienne d’historiens).

Objectif : une mémoire plus juste et une solidarité renforcée envers les rapatriés.

1. Pour une mémoire équilibrée et inclusive

La MAFA propose de modifier le décret du 26 septembre 2003 instituant la Journée nationale d’hommage aux "Morts pour la France" durant la guerre d’Algérie. L’objectif : y inclure explicitement les victimes civiles des massacres du 26 mars 1962 de la rue d’Isly —manifestation réprimée dans le sang par l’armée française — et du 5 juillet 1962 à Oran, où 700 Européens ont été enlevés et assassinés par des indépendantistes dans l’indifférence des autorités françaises.

Le président Macron avait lui-même reconnu, lors d’une allocution à l’Élysée en janvier 2022, qu’il s’agissait de "massacres qui doivent être regardés en face".

2. Une réouverture du délai des demandes de pensions pour les pupilles de la Nation.

Grâce à l’action de la MAFA, la loi de programmation militaire de 2023 a permis à nouveau aux Pupilles de la Nation de la guerre d’Algérie de solliciter une pension. Mais un délai de seulement 6 mois a été accordé pour déposer les dossiers. Certains, en raison du délai trop court, n’ont pu être déposés à temps. La MAFA demande donc la réouverture exceptionnelle d’un nouveau délai de 6 mois.

3. Une reconnaissance des bâtisseurs oubliés de l’histoire française d’outre-mer

Dans son rapport remis au Président, M. Stora avait repris une proposition de la MAFA : établir une liste de Français d'origine européenne, dont les mérites ont contribué au développement de ces territoires et à l’essor de la francophonie. Cette liste pourrait inspirer des noms de rues, d’écoles ou de bâtiments publics. La MAFA propose la création d’un conseil scientifique pour piloter ce travail.

4. Accélérer le traitement des dossiers d'aide aux rapatriés en difficulté

Aujourd’hui encore, des rapatriés réinstallés dans une profession non-salarié, sont menacés de liquidation judiciaire ou d’expulsion de leur logement.

En pratique, les délais de traitement sont anormalement longs. La MAFA alerte aujourd’hui sur l’enlisement de nombreux cas en raison de lenteurs administratives.

5. Relancer un groupe de travail "rapatriés" auprès du ministère des Anciens combattants.

La MAFA appelle à la remise en place de ce groupe de travail supprimé en 2022 afin de renforcer la concertation et la reconnaissance à une communauté marginalisée dans le débat public.