21 janvier 2008 - Enseignement de l'histoire

Par Le 21/10/2015

Dans Revendications morales

"Il n’y a pas de vérité, il n’y a que des histoires."

Jim Harrison

 

Mais la Vérité n’est que la somme des histoires…

L’abrogation de l’article 4 de la Loi du 23 février 2005 laisse en suspens la question essentielle des conditions dans lesquelles l’histoire de la France Outre-Mer est transmise aux jeunes générations.

Alors que s’intensifie la campagne de dénigrement systématique contre l’œuvre accomplie " là-bas ", le rôle de l’enseignement est d’apporter un éclairage serein et non manichéen. L’étude des manuels scolaires à laquelle nous nous sommes livrés a fait apparaître lacunes et contre-vérités, annonciatrices d’une forme de culpabilisation et de repentance que nous rejetons.

La fin des empires coloniaux et les guerres qui l’ont accompagnée figurent aux programmes d’enseignement, dans les collèges en classe de troisième, depuis plus de trente ans et, dans les lycées en terminale, depuis plus de vingt. L’évolution des courants de pensée crée un moule dans lequel il est de bon ton de couler toute analyse.

Les amalgames entretenus entre les différents types de colonisation, voire avec la traite des Africains et l’esclavage, ajoutés aux campagnes de remise en cause de l’ordre en général et de l’Armée en particulier font le reste. C’est ainsi, par exemple, que le Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes est fréquemment évoqué mais le fait que les Français d’Algérie ont été exclus de la consultation qui a décidé de leur destin n’est jamais rappelé…

 

Dans la plupart des manuels scolaires, les accusations d’exploitation brutale et inhumaine travestissent la réalité quotidienne de ce qu’a été la présence française, avec ses difficultés, ses insuffisances et ses faiblesses, mais aussi avec sa générosité et sa grandeur : avec ses ombres et ses lumières…

Les paragraphes consacrés aux tortures dégradantes oublient bien sûr celles pratiquées par le F.L.N. tout au long de la " guerre " d’Algérie et par les " polices parallèles " en 1961/1962. La victoire militaire en Algérie est occultée. Si les manifestations du 17 octobre 1961 à Paris et de la station de métro Charonne en février 1962 sont presque toujours citées, nulle part il n’est fait allusion à la directive secrète de Louis Joxe interdisant d’embarquer les Harkis. Rien non plus pour préciser que les accords d’Evian n’ont pas été respectés, rien enfin sur les victimes du 26 mars 1962 à Alger, les enlèvements, les disparitions, les massacres du 5 juillet à Oran.

 

Nous demandons que des représentants des Rapatriés soient associés à la réflexion pédagogique, à la réalisation, par le Ministère de l’Education Nationale, de plaquettes, brochures et à leur présentation dans les établissements scolaires.

Le rôle de l’Etat est d’aider, de soutenir et d’encourager activement la recherche historique. Il doit pour cela récupérer les archives indûment remises à l’Algérie.

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