Courrier des lecteurs

Témoignage de Simone Gautier

Par Le 17/06/2016

Nous avons reçu un témoignage émouvant de Simone Gautier en mémoire aux "poilus" morts à Verdun dont beaucoup étaient pieds noirs, d'origine européenne ou musulmane. Nous vous invitons à en prendre connaissance.

Courrier de M. Gérard Benedetti, maire honoraire de Le Temple sur Lot

Par Le 10/05/2016

Cher ami,

Votre aimable pensée me touche agréablement : je vous en remercie très vivement et, j'ai plaisir à vous présenter, à mon tour, mes meilleurs voeux de bonne et heureuse année 2016. De surcroît, j'apprécie votre délicatesse de m'avoir communiqué le bulletin d'information ayant à trait à l'Assemblée Générale de la MAFA qui s'est tenue le 13 novembre dernier à Carcassonne.

 

Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt pour en conclure, hélas, qu'aucune de nos revendications ne seraient accueillies favorablement, tant que le Pouvoir serait entre les mains de ceux qui gouvernent actuellement notre Pays.

 

Pour s'en convaincre, il suffit de lire d'une part la réponse, en date du 30 Avril 2012 que vous adressait déjà à cette époque le candidat HOLLANDE et d'autre part celle du 28 août 2015 que vous a fait parvenir le Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants et de la Mémoire. Ces deux lettres dépourvues du moindre humanisme au regard de la tragédie dont nous fûmes victimes - si ce n'est dans celle du Candidat HOLLANDE, une timide allusion au fait que "la France n'a pas su alors qu'aurait dû, se préoccuper activement du sort de Français d'Algérie..." - n'apportent aucune visibilité quant à une réelle prise en considération de nos légitimes revendications. Pour ce pouvoir nous ne sommes que les justes victimes expiatoires de la Colonisation - qu'il abhorre - mise pourtant en oeuvre par la France et glorifiée par elle jusqu'en 1958. Il n'y a donc rien attendre de sa part. Il faudra par conséquent miser sur l'alternance, si tant est qu'elle se produise, pour espérer voir progresser nos légitimes attentes. Mais pour autant, vos actions n'en sont pas moins utiles pour rappeler notre existence ...... "sous perfusion", de même que les carences - le mot est faible - de l'Etat par rapport aux engagements pris par lui envers nous à l'époque de notre exode, sans espoir de retour sur notre terre natale. Pire ainsi, que les réfugiés qui envahissent maintenant notre Pays qui les accueille à bras ouverts et ... bourse déliée. Comme l'avait déjà si bien décrit Jean RASPAIL en 1973, danns un remarquable ouvrage prémonitoire intitulé "le camp des saints" à lire aujourd'hui.

 

Quoi qu'il en soit, encore faudrait-il diriger désormais nos actions vers la prochaine élection Présidentielle et interroger les Candidats, déclarés ou supposés, de toutes les droites, quant à leur positionnement par rapport à notre droit à une juste indemnisation des biens spoliés dans l'irrespect des dispositions des accords d'Evian ; notamment une juste indemnisation de ceux agricoles qui constituent le fondement de notre Maison. Or, je cherche en vain dans les motions adoptées lors de l'AGO du 13/11/2015 le rappel de ce principe fondateur et je le regrette vivement. Je suis convaincu que pour être pris en considdération par le pouvoir, quel qu'il soit, nous devons sans affirmer sans ambages nos valeurs et rapperler que nous restons, somme tout, "la Maison du Colon et... des Colons"... qui ne sont pas encore tous disparus...

 

Enfin, c'est avec une très grande tristesse qu'à la lecture de votre bulletin j'ai appris la disparition de mon ami Germain CLAUZIER. Ensemble et avec Gilbert CAUSSE, puis plus tard avec Jean-Pierre BURGAT, et SEROIN, nous fûmes naguère à la pointe de tous les combats qui aboutirent alors à quelques résultats positifs en faveur des rapatriés. De "la mare nostrum" qui baignait nos rives, de cette mer dont nous sommes les enfants, il avait hérité des qualités fortes qui ont forgé notre histoire : la persévérance, le sens du devoir et de la mission, la droiture et l'honneur. Avec sa disparition, c'est donc l'une des figures les plus marquantes et les plus attachantes de la MAFA qui s'en est allée. Tardivement, mais non moins sincèrement, je m'associe, les larmes aux yeux, le coeur serré, aux condoléances que vous avez exprimées à son épouse, auprès de laquelle je vous serais très obligé d'être l'interprète de mes sentiments particulièrements émus.

 

Je vous prie de croire, cher Ami, en mes sentiments cordialement fidèles.

 

Gérard BENEDETTI