8 mai 2018 - Il y a 57 ans naissait l'OAS par Manuel Gomez

Par Le 08/05/2018

IL Y A 57 ANS, A PAQUES 1961, NAISSAIT OFFICIELLEMENT, A MADRID, L’O.A.S.

(Organisation Armée Secrète).

Le 8 janvier 1961, la population de la France métropolitaine était convoquée devant les urnes pour voter un OUI au référendum qui proposait l’autodétermination pour le devenir de l’Algérie Française souhaité par De Gaulle.

Par 75 % des votants l’autodétermination, donc l’abandon de l’Algérie par la France, était voté.

L’autodétermination était rejetée par 72 % des votants, en Algérie, mais ce résultat n’était pas pris en compte.

Interrogé  en  novembre  2009,  lors  d’un  reportage  du  magazine  «  Historia  »,  Alain  Duhamel,  chroniqueur à RTL et l’un de nos plus éminents journalistes politiques, répondait à la question  posée : « Quel est, selon vous, l’acte de trahison le plus retentissant de la Ve république ?

Sans aucune hésitation, celui du général de Gaulle vis-à-vis des Français d’Algérie. De Gaulle et l’Algérie, c’est vraiment une trahison de nature politique. Si j’ose dire, c’est une trahison d’état.

Un mois plus tard, à Alger, l’OAS (Organisation Armée Secrète) faisait son apparition.

Il est certain que l’OAS n’aurait jamais vu le jour si De Gaulle avait respecté sa parole et n’avait  pas trahi.

En février 1961, les généraux Jouhaud, Gardy, les colonels Godart, Gardes, le octeur Jean-Claude  Pérez  et  Jean-Jacques Susini,  lançaient  l’opération  OAS  et  les  premiers  messages  s’affichaient sur les murs d’Alger « OAS vaincra ».

Début avril 1961, l’organisation se constituait officiellement à Madrid, sous le commandement  du  général  Salan, de  Pierre  Lagaillarde, de Jean-Jacques Susini,  du  capitaine  Ferrandi et  de quelques autres patriotes qui refusaient l’abandon de l’Algérie française.

L’OAS s’est organisée après l’échec du « putsch » des généraux.

Les  quatres  plus  prestigieux  généraux  de  l’armée  française  avaient  pris  la décision  de  se révolter contre le chef de l’État français qui s’était parjuré et les avait trahis. Cette trahison mettait en danger la vie de leurs soldats, qui allaient tomber pour une politique d’abandon de l’Algérie, alors que la guerre était gagnée sur le terrain.

Dès lors  certains  officiers  et  leurs  régiments  prenaient la  décision  de  se dresser  contre  l’État français et sa politique incompréhensible et désastreuse.

Le  général  Challe,  chef  d’état-major  de  toutes  les  armées,  refusait  de  dresser  une  partie  de l’armée  contre  l’autre  et  ne  souhaitait  pas  que  les  Unités  Territoriales  (200.000  hommes, Français  d’Algérie,  mobilisés  et  armés),  qui  avaient  été  dissoutes  un  an  plus  tôt  (suite  à  un complot  organisé  de  main  de  maître  par  De  Gaulle,  lors  des  « barricades  de  janvier  1960,  à Alger) soient réarmées. Il jetait donc l’éponge et se rendait aux autorités.

De  Gaulle  purge  aussitôt  l’armée  :  220  officiers  sont  relevés  de  leur  commandement.114 traduits  en  justice.  Trois  régiments  ayant  pris  part  active  au  «  putsch  »  sont  dissous,  (le  1er REP,  les  14  et  18e  RCP)  ainsi  que  le  groupement  des  commandos  de  l’air.  Plus  de  1000 officiers démissionnent par hostilité à la politique du chef de l’état.

Les  généraux  Challe  et  Zeller  sont  condamnés  à  15  ans  de  réclusion  (Ils  seront  par  la  suite amnistiés et réintégrés en 1968).

Les généraux Salan et Jouhaud disparaissent et entrent en clandestinité.

Pendant ce temps-là, Georges Pompidou rencontre en Suisse, sur l’ordre du chef de l’état, des représentants du FLN afin d’entamer des négociations. Il  ne  reste  plus  qu’un  seul  recours,  pour  conserver  l’Algérie  à  la  France,  contre  la  politique

d’abandon mise en place par De Gaulle : l’OAS (Organisation Armée Secrète).

Dès lors le destin de l’Algérie Française, notre destin, est entre nos mains.

Le  général  Salan  estime,  en  son  âme  et  conscience,  que  les  décisions  du  gouvernement  français  en  ce  qui  concerne UNIQUEMENT l’indépendance  de  l’Algérie  sont  contraires  à l’intérêt  de  la  Nation. (Tout  comme  l’avait  fait  en  1940  le  « général  à  titre  temporaire  »  De Gaulle  après  la  décision  de  signer  l’armistice  par  le  gouvernement  du  Maréchal  Philippe Pétain).

Il  estime  également  que,  contrairement  au  général  De  Gaulle,  il  y  va  de  son  honneur,  et  de l’honneur de tous les officiers qui l’ont rejoint, de respecter la parole donnée par De Gaulle, de conserver l’Algérie à la France.

De très nombreux résistants de la grande guerre et des compagnons de la Libération rejoignent l’OAS : Georges Bidault (Président du dernier Conseil National de la Résistance (CNR), après la disparition de Jean Moulin, et qui succédera au général Salan, dès son arrestation, à la tête de  l’OAS),  Jacques  Soustelle,  homme  de  gauche  et  ex-gouverneur  général  de  l’Algérie,  les colonels Château-Jobert, Savelli, Ceccaldi, et bien d’autres.

Le docteur Jean-Claude Pérez se voyait confier l’O.R.O., branche dure, avec comme adjoint le Lieutenant Degueldre, ancien officier du 1er REP, responsable de la formation et de la direction opérationnelle des futurs commandos deltas.

L’OAS,  dit-on et  lit-on  dans  les  médias  et  la  presse  française  de  l’époque,  et  même  de  nos jours, a ensanglanté l’Algérie. Permettez-moi de vous rappeler que l’OAS n’a existé que seize mois, de fin février 1961 à début juillet 1962, et que ceux qui ont ensanglanté l’Algérie de 1954 jusqu’à fin 62 ce sont le FLN et l’ALN, pas l’OAS.

L’OAS a exécuté des individus communistes et gauchistes qui étaient les complices justement de  ceux  qui  ensanglantaient  l’Algérie,  les «  porteurs  de  valises » métropolitains  qui  les finançaient,  fournissaient armes,  faux  papiers,  aide  et  assistance,  explosifs,  fabriquaient leurs bombes et organisaient des attentats aussi bien en Algérie qu’en métropole et, enfin, quelques rares  personnalités,  pourtant  partisanes  de  l’Algérie  Française,  qui  tentaient  d’organiser  avec l’ennemi une illusoire partition du territoire.

L’OAS  a  éliminé  la  grande  majorité  des « Barbouzes »  recrutés  par  le  gouvernement  pour  la combattre. Les survivants furent rapatriés et poursuivirent leurs actions en métropole au sein du S.A.C. (affaire Ben Barka 1965 par exemple etc ..)

L’OAS a  plastiqué les  entreprises  et les commerces de  ceux  qui abandonnaient leur  pays  en guerre  pour  fuir  en  métropole  et,  dans les  dernières  semaines,  a  abattu  parfois,  après  le  19 mars 1962, des innocents pour répondre aux enlèvements et aux assassinats dont été victimes en  masse  la  population  de  l’Algérie  par  ses  « nouveaux  maîtres »  et  tenter  de  remplacer l’armée  française  qui  restait  « par  ordre  gouvernemental  et  militaire »  l’arme  au  pied  et  se

déshonorait, obéissant à un chef d’état et à un gouvernement d’abandon.

Il est totalement faux d’adhérer aux informations véhiculées par le gouvernement de l’époque et  une certaine presse au service exclusif des communistes et des gauchistes qui alarmaient les citoyens en proclamant que l’OAS était une Organisation de fascistes d’extrême droite.

 

Il  suffit  de  rappeler  que  son  chef,  le  général  Salan,  était  plutôt  étiqueté  à  gauche,  au  point même qu’un attentat avait été organisé, notamment par Michel Debré, et justement par la droite française, afin de l’éliminer physiquement car elle supposait qu’il avait été placé à ce poste de commandant en chef des forces françaises en Algérie, dans l’objectif d’un rapprochement avec le FLN, et ce fut le commandant Rodier qui fut assassiné.

Quant  aux  autres  officiers  ils  n’avaient  aucune  autre idéologie  que  de  servir  la  Patrie  et défendre la présence française dans ces départements.

L’OAS a été créée par les plus glorieux officiers de l’armée française, les plus décorés sur les champs  de  bataille,  et  dans  ses  rangs  se  battaient  du  plus  petit  ouvrier  de  Bab-el-oued  et d’Oranie  jusqu’au  général  5  étoiles  et  ils  n’ont  pas  à  rougir  du  sang  qu’ils  ont  versé  pour  la France, leur patrie et son drapeau.

L’OAS  Algérie  était  confiée  au général  Paul  Gardy  et  l’OAS  Métropole  au  capitaine  Pierre Sergent. L’action était confiée aux commandos « Delta », sous les ordres de Jean-Claude Pérez et du lieutenant  Degueldre.  Or 80 % des membres de  ces commandos, et notamment le  plus actif, celui  de  « Jésus  de  Bab-el-Oued »  étaient  des  sympathisants  de  la  gauche  socialiste  et communiste qui dominait ce quartier.

Il n’y avait au sein de l’OAS aucune agressivité contre l’ensemble des musulmans.

Les ennemis à  exécuter étaient les  terroristes  du FLN et les  traîtres  français qui  étaient leurs complices.

90 % de  la  population  approuvait  l’action  de  l’OAS,  sans  participer  aux  opérations armées  ni aux  exécutions nécessaires,  mais,  effectivement, trop  peu  nombreux  furent  ceux  qui participèrent activement à la défense de leur pays.

N’oubliez jamais qu’après le général Salan, l’officier le plus gradé et le plus décoré de l’armée française, c’est M. Georges Bidault qui l’a remplacé à la tête de l’OAS. Georges Bidault qui fut le dernier président du CNR (Conseil National de la Résistance), l’homme qui a remplacé Jean Moulin comme responsable de la résistance française face aux nazis.

L’OAS est née après le « putsch » des généraux dans l’unique but de conserver l’Algérie à la France. Ces généraux, ces officiers, ces soldats, se révoltaient contre un chef d’état qui s’était parjuré et les avait trahis, et cette trahison mettait en danger la vie de leurs hommes. Elle a été responsable de dizaines de milliers de morts pour sa politique programmée d’abandon.

90 % de  la population  d’Algérie  soutenait l’action  de  l’OAS  sans  y  participer  physiquement,  y compris de très nombreux musulmans.

Le plus bel hommage que l’on pouvait rendre à l’OAS, lui a été justement rendu par son ennemi le plus acharné, le général De Gaulle.

Dans son livre « C’était De Gaulle », Alain Peyrefitte, ministre, très proche du général, n’hésite pas à affirmer que l’OAS « c’est le sursaut d’un peuple qui ne veut pas mourir », et il fait part de cette confidence du « général » : « Les gens de l’OAS me haïssent parce qu’ils sont aveuglés par leur amour de la France.

Mais si ceux qui soutiennent le FLN (les  Français) me haïssent  tout  autant  c’est parce qu’ils sont aveuglés par leur haine de la France ».

Manuel Gomez

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