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3 janvier 2010 - Rapport moral du secrétaire général de la MAFA prononcé à l'Assemblée générale MAFA du 7 novembre 2009 à Béziers
Le 22/10/2015
Dans Actualité de la MAFA
ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE MAFA DU 7 NOVEMBRE 2009 RAPPORT MORAL DU SECRETAIRE GENERAL JF VALLAT
Grâce à vous, M. le député Aboud, nos revendications sont relayées au parlement. Il s’agit de la co-production législative instaurée par la réforme constitutionnelle de 2008 qui permet aux deux assemblées de partager l’ordre du jour avec le gouvernement, facilitant ainsi la présentation de propositions de lois parlementaires.
Les stèles : L’illustration la plus récente et la plus adaptée à nos vœux, c’est le dépôt par vous-même d’une proposition de loi déposée le 29 septembre 2009 sous le n° 1945. Ce texte autorise l’érection de stèles dans les cimetières communaux en souvenir des français d’Algérie dont les corps sont restés dans leur pays d’origine sans sépulture ou dans des sépultures souvent profanées. Ce droit au recueillement que les spécialistes du dénigrement national contestaient aux rapatriés sera gravé dans le marbre de la loi. Et nous espérons que l’ensemble des députés et sénateurs adoptent cette proposition. Qui peut, en effet, s’opposer à ce que les familles de rapatriés puissent porter leurs pensées vers leurs pères, mères, frères, sœurs, grands parents dont les dépouilles sont restées de l’autre côté de la Méditerranée ? Qui peut ajouter à l’exode de 1962 le déni du recueillement ? Qui le peut ? Peut être les moines ligueurs, par définition fanatiques de l’anticolonialisme le plus sectaire qui, comme Bernard Henri Lévy, pied noir lui même, insultant « Le chant des Africains » en le qualifiant de « chant fétide ». Pourtant que clamaient les soldats de toutes origines libérant l’Europe et la France en débarquant en Italie et en Provence en 1944
J’espère, sans en être certain, que les parlementaires de gauche ne cèderont pas aux pressions de leurs alliés de la gauche trop pensante et voteront la loi sur les stèles en faisant fi du propos inconsidéré et démagogique de François HOLLANDE déclarant à Alger en juillet 2007 : « de la colonisation, je ne vois rien de positif ».
Les parlementaires de l’opposition s’écarteront d’autant plus de cette considération ridicule de l’ex-premier secrétaire du PS qu’ils avaient refusé de voter la loi du 23 février 2005 en raison de ses insuffisances ! Ils ont ainsi l’occasion de pallier une de ces insuffisances.
Mort pour la France : Ce n’est pas la seule avancée obtenue par M. ABOUD pour que les français d’Algérie se voient reconnaître des droits accordés à ceux qui ont donné leur vie pour la patrie au cours d’autres conflits. Depuis longtemps, l’ARMR et la MAFA réclamaient que la mention « Mort pour la France », réglementée par l’article L488-2e du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre soit attribuée pour les victimes de la guerre d’Algérie. Même lors des débats sur la loi du 23 février 2005 cette revendication n’avait pas expressément été prise en considération. C’est désormais le cas puisque le gouvernement accorde la mention « Mort pour la France » non seulement aux militaires et personnel employé au maintien de l’ordre mais aussi aux victimes civiles du fait du FLN. Cette mesure, qui doit faire l’objet d’une démarche individuelle de la famille concernée et qui aboutit à une décision au cas par cas, ne se limite pas aux personnes tombées pendant la période française de l’Algérie mais aussi après l’indépendance, en particulier lors des tragiques évènements du 5 juillet à Oran.
L’énergie, le discernement et le courage de M. ABOUD ont fait tomber la Bastille de l’inertie administrative.
Mais quid des victimes de la rue d’Isly et quand aurons nous un geste fort du gouvernement pour ces victimes ?
Indemnisation des orphelins de la guerre d’Algérie : nous sollicitons aussi notre ami député pour une démarche actuellement enlisée, celle de l’uniformisation indemnitaire des orphelins de toutes les guerres afin que cette réparation ne se limite pas aux orphelins du génocide juif et des enfants de certains résistants de la seconde guerre mondiale dont certes personne ne saurait nier la légitimité. La commission nationale de concertation et d’indemnisation des orphelins est en voie de terminer ses travaux. Aucun représentant de nos associations ne siégeait dans cette instance et le rapport, au demeurant indigent, du préfet AUDOIN, ne faisait pas la moindre allusion aux orphelins de la guerre d’Algérie. Le chef de l’Etat, lors de la campagne présidentielle, avait pourtant précisé avec force que les enfants des victimes du conflit algérien seraient éligibles à cette indemnisation. Le Président de la République saura, nous l’espérons, s’exonérer des lacunes du rapport d’un préfet en retraite.
Réinstallation : cela fait maintenant 4 ans que nous répétons qu’une grande partie des réinstallés ayant obtenu une aide CNAIR ne pourront faire face aux échéanciers pris avec leurs créanciers pour leurs dettes postérieures au 31 juillet 1999. Cette date butoir d’éligibilité des dettes est irréaliste et n’a aucun fondement rationnel car non seulement elle se révèle inadaptée à son objectif, c’est à dire un apurement global et définitif du rapatrié, mais elle se révèle de plus absurde lorsque l’on sait que l’étude du plan d’apurement s’est faite dans la majorité des cas plus de 5 ans après le prononcé de l’éligibilité. La circulaire Raffarin de 2004 qui a posé cette norme semble avoir deux vices majeurs, elle est contraire à la lettre et l’esprit du décret c’est à dire un désendettement global et définitif et faute d’avoir été publiée elle n’est pas légalement applicable.
Enfin, pour les nouveaux éligibles du décret du 4 juin 1999, c’est-à-dire les pupilles de la Nation et les orphelins, ce dispositif est considéré comme inapplicable par l’administration lorsque les intéressés sont en société.
Haut Conseil des Rapatriés : la reconstitution d’une assemblée consultative des rapatriés est impérative pour que cette population puisse s’exprimer sur les décisions des pouvoirs publics et faire des propositions à ces mêmes pouvoirs. En outre et même si ce propos peut paraître futuriste une telle structure, si son objet statutaire le prévoit, doit avoir vocation à perdurer même après la disparition d’une administration spécifique aux rapatriés, ce que nous espérons bien sûr le plus tard possible. Elle garantirait pour ces derniers un outil permanent préservant leurs intérêts Le HCR tel qu’il a été constitué en 2002 nous parait inadéquat en parcellisant en 2 parties la population rapatriée et en imposant des vice présidents sans consentement des membres du conseil contrairement à ce qui existait pour la commission consultative des rapatriés créée par le gouvernement socialiste. Le fonctionnement de la dite commission était d’ailleurs convenable, la présidence était assurée par une personnalité connaissant parfaitement les problèmes des rapatriés notamment en matière d’indemnisation et les commissions thématiques de travail avaient une existence et une productivité réelle. On pourrait s’en inspirer pour l’avenir.
L’indemnisation : Le combat majeur de la MAFA reste aujourd’hui l’indemnisation des biens expropriés en Afrique du Nord. Les rapatriés ne sauraient être tenus pour responsables des carences intolérables des pouvoirs publics français au moment de l’indépendance. Ce sont eux qui n’ont pas su donner un fondement juridique incontestable à l’indemnisation par l’Etat spoliateur. En effet, les accords d’Evian signés par la France avec un gouvernement provisoire n’ayant aucune existence juridique auraient dus être confirmés en négociant avec les nouveaux maîtres de l’Algérie un traité international reprenant les engagements du FLN dans les dits accords d’Evian. Il est grand temps que la France se substitue à l’Algérie qu’on ne peut actionner devant une juridiction internationale, faute de traité, en complétant les 3 lois de contribution à l’indemnisation dont l’insuffisance est reconnue par l’administration elle-même. Nous suggérons que le groupe d’étude des rapatriés à l’assemblée nationale présidé par Elie ABOUD s’empare de cette question.
Mais chers amis, l’homme ne se nourrit pas seulement de pain.
L’injustice la pire est morale. Celle que personnellement je ressens avec le plus d’acuité c’est l’accusation larvée de racisme imputée aux européens d’Algérie. Sans nier les différences culturelles et religieuses qui existaient entre les diverses communautés de la province française d’Algérie, musulmans, juifs, chrétiens avaient su se connaître et se reconnaître. Ils progressaient ensemble vers un destin que le temps devait rendre plus fraternel. Ce temps, le fondateur de la Vème République, le général de gaulle n’a pas voulu le donner aux habitants des départements algériens. Son choix a été clair, il a refusé comme il le disait lui même, de « bougnouliser » l’ensemble franco-algérien. Il ne voulait pas, comme le relatait déjà Alain Peyrefitte dans son livre, de « Colombey les 2 mosquées ». Et qu’avons-nous aujourd’hui ?
L’Histoire nous apprend que ce n’est ni la séparation, ni la segmentation entre des composantes humaines vivant sur un même territoire qui apaisent les conflits mais au contraire leur rapprochement tenace pour surmonter les différences et parvenir à l’harmonie.
Cela valait pour hier, cela vaut pour aujourd’hui Merci de votre présence aujourd’hui à Béziers et de votre soutien / JF VALLAT
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Le 19/07/2024
Discours de Jean-Felix Vallat prononcé ce vendredi 5 juillet 2024:
Monsieur le directeur de cabinet de Mme la secrétaire d’Etat aux anciens combattants et de la mémoire, chargée des rapatriés : Thierry LAURENT
Monsieur le directeur adjoint de l’Office National des Anciens combattants et des Victimes de Guerre, chargé des rapatriés : Général Eric MAURY
Mesdames et Messieurs les parlementaires (Madame la députée Michèle Tabarot, Monsieur le sénateur Philippe TABAROT, Mesdames et Messieurs les élus régionaux, départementaux : François Marie DIDIER, (mairie de Paris)
Messieurs les représentants de l’association des soldats disparus en Algérie SOLDIS : Général Pascal VINCHON
Messieurs les représentants du Président du Secours Français : M. Paul LUNG
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations de rapatriés et de harkis ou leurs représentants et leurs amis métropolitains,
Mesdames et Messieurs,
8 avril 1962 : le peuple français par referendum adoptait à 90,6 % des suffrages exprimés les accords d’Evian signés le 18 mars avec un cessez-le feu fixé au lendemain. En procédant à cette consultation, le Président De Gaulle a ignoré avec superbe l’avis négatif du Conseil d’Etat selon lequel, en excluant du corps électoral les citoyens des 15 départements français d’Algérie-Sahara, la constitution avait été gravement transgressée.
En effet, conformément à l’article 3 de la Constitution sont électeurs tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. Cette disposition traduit en termes simples un principe cardinal de la République : la souveraineté du peuple est indivisible et aucune fraction de celui-ci ne peut s’approprier son exercice.
1er juillet 1962 : un referendum organisé en Algérie ratifie les accords d’Evian avec 99,72 % des suffrages exprimés. Ce score, semblable à celui obtenu dans les pays ou la démocratie est un simulacre, comporte un résultat affaibli par l’exode progressif des européens (450.000 départs en mai-juin) et le déchainement des violences (469 civils européens assassinés par le FLN après le 19 mars et 651 civils portés disparus entre la même date et le 1er juillet.
5 juillet 1962 : c’est Oran qui bascule dans l’épouvante. Dans la passivité coupable de l’armée française dans le Grand Oran, c’est 353 personnes disparues, 362 personnes dont le décès a été constaté, et en tenant compte des cas incertains, on dénombre 700 victimes européennes disparues ou assassinées au cours des journées dramatiques d’Oran entourant la célébration de l’indépendance par le FLN.
Le président de la République à l’Elysée le 26 janvier 2022, en recevant les rapatriés d’Algérie, a déclaré que le massacre du 5 juillet 1962 devait être regardé en face et reconnu.
Je fais mienne cette perspective et souhaite sa mise en œuvre pour apaiser la souffrance des familles des enlevés, ni morts ni vivants, ensevelis dans les limbes d’un inacceptable oubli.
Pour les tenants d’un anticolonialisme fanatique et sans nuance, pour qui le FLN avait toute légitimité pour utiliser la violence la plus extrême alors que les européens d’Algérie devaient s’abstenir de toute résistance à l’expulsion de leur terre natale, le 5 juillet est un épisode accessoire. En revanche ils se réjouissent de l’adoption par l’Assemblée nationale de la résolution du 24 mars 2024 demandant au gouvernement la création d’une journée annuelle de commémoration de la répression brutale de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961 à Paris.
Les rapatriés qui sont les survivants ou les héritiers de cette France de l’autre côté de la Méditerranée sont fondés, sans esprit de revanche mais avec la force de leur bon droit, de souhaiter que la reconnaissance par le Chef de l’Etat du massacre du 5 juillet 1962 aboutisse à la création d’une journée nationale dédiée à tous les disparus, civils, harkis et militaires de la guerre d’Algérie.
Enfin, nous avons choisi cette date symbolique du 5 juillet pour ouvrir officiellement au public internaute l’accès au site "Graines de Mémoire". Ce beau projet est le fruit d’une collaboration de plus de deux ans entre le GRFDA (Groupe de Recherche des Français Disparus en Algérie), la MAFA (Maison des Agriculteurs et des Français d'Afrique du Nord), et l’Association Soldis Algérie, avec le soutien sans faille de la Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie pour sa conception et sa mise en œuvre. Nous remercions également les donateurs qui ont permis la finalisation du projet, particulièrement le ministère des Armées, la Fondation pour la Recherche Historique sur l’Algérie et l’Afrique du Nord (FRHA), le Secours de France ainsi que d’autres nombreux donateurs, associations ou particuliers. Cette initiative a pour vocation de mettre à l’honneur les victimes militaires et civiles français d’Algérie durant le conflit de la guerre d'Algérie, afin que leurs noms ne soient jamais oubliés. Site interactif, comprenant des documents certifiés par des institutions nationales et internationales, il met à disposition une plateforme innovante dédiée aux personnes disparues pour faire connaitre leur souffrance en y accédant à partir de n’importe quelle région du monde. Il a également l’ambition de leur apporter une sépulture digitale qui permettra à leur famille d’aller s’y recueillir.
N’oublions jamais !

Lancement de la page LinkedIn de la MAFA
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Nous sommes heureux de vous annoncer la création officielle de la page LinkedIn de la Maison des Agriculteurs et des Français d'Afrique du Nord (MAFA). Cette nouvelle étape s'inscrit dans notre mission de longue date : défendre les intérêts des agriculteurs et des communautés françaises d'Afrique du Nord, tout en mettant en lumière les tragédies et les disparus de l'Algérie.
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