8 juin 2013 - Colloque du 14 mars 2013, l'accord du 19 mars 1962 et ses conséquences

Par Le 23/10/2015

Dans Actualité de la MAFA

Consultez l'intervention de Jean Monneret

Intervention de Jean Monneret 

Le 19 mars est donc devenu une journée officielle de commémoration par la « grâce » du Parlement qu’ont élu les Français.

 Pour nous, Pieds-noirs, harkis, responsables des associations, historiens attachés à défendre la vérité, c’est une défaite grave , il ne faut pas se le cacher. Dans ces conditions, il ne serait pas inutile de faire un peu d’autocritique. Avons-nous su communiquer ? Avons-nous bien défendu la vérité historique ?

1) Prenons la question des enlèvements d’Européens perpétrés après le 17 avril 1962.

Nous savons aujourd’hui par les recherches de J. J. Jordi et de quelques autres que sur 3000 personnes enlevées, les disparus s’élèvent à 1583, dont 1253 après le 19 mars auquel il faut rajouter 170 personnes dont on a retrouvé les cadavres.

Est-il clair pour nous que les autres ont été libérés ou retrouvés, (certes en piteux état) ?

Trop souvent, certains s’expriment comme s’il y avait eu 3.000 disparus assassinés.

Nous avons un devoir de rigueur.

Pendant des années, le chiffre de 25.000 Européens disparus a circulé.

Nous avons tardé à abandonner ce chiffre absurde dû à un scribouillard du Ministère des Rapatriés, qui l’avait confondu avec le chiffre des soldats français morts au combat.

Nous avons suffisamment protesté contre les chiffres absurdes du FLN :

  • 1 million de Musulmans tués par l’armée française
  • 45000 Musulmans tués par l’Armée et les milices locales le 8 mai 1945 à Sétif et Guelma. 

Les historiens ont à juste titre démoli ces chiffres, qualifiés de chiffres idéologiques.

Nous ne devons pas opposer à une propagande soviétoïde, une contre propagande du même type.

Pas de chiffres idéologiques chez nous. Diffusons plutôt le DVD de C. Feinstein sur Les Disparus. Travail remarquable.

Nous avons un devoir de rigueur.

2) Les événements du 5 juillet à Oran. 

Nous connaissons mieux les événements d’Oran. La non-intervention de l’Armée est désormais prouvée documents à l’appui .Et c’est une sacrée difference.

Les travaux de Jordi sont éclairants :700 morts européens à Oran le 5/7 auxquels il faudrait rajouter 100 morts musulmans.

Or, c’est très exactement ce que l’on disait ,il y a 50 ans, ce fut le chiffre employé par le Docteur Couniot dans son premier article historique sur le sujet.C’est celui que rapporta le regretté Mgr Boz  également.

Or, au cours des décennies, certains ont cru bon de multiplier le chiffre par 7. Quelle erreur !

N’IMITONS PAS LE FLN. 

De plus l’Histoire du 5 juillet commence à être sérieusement polluée par des thèses complotistes.

Certes, les complots existent, mais, en matière historique, un complot n’existe que lorsqu’il est prouvé.

Ce ne sont pas des preuves qu’il faut……… Il faut des preuves EN BETON !!!!!

Certains voudraient que le 5 juillet soit le résultat d’un complot benbelliste. Pourquoi pas ? On ne prête qu’aux riches….

Mais où sont les preuves ? IL N’Y EN A AUCUNE DANS CE QUE JE LIS A CE SUJET :

Il y a un communiqué de l’ALN des frontières, tout à fait surinterprété,

Il y a le fait que les manifestants musulmans sont entrés armés dans le centre d’Oran. C’est vrai mais cela ne prouve pas qu’il en était ainsi à cause des manœuvres de Ben Bella et du groupe de Tlemçen. Cela reste à prouver.

NOUS AVONS UN DEVOIR DE RIGUEUR ET POUR LES CHIFFRES ET POUR LES ANALYSES.

3) Le 26 mars 1962. 

Sur ce sujet, il n y a pas de décrochage par rapport à l’Histoire. Pas de chiffres extravagants non plus. Ceci est dû à la pondération et à la maturité des deux dirigeants qui s’occupent de la commémoration. La nécessité de la rigueur ne leur a pas échappé.

Je regrette seulement que ne soient pas davantage diffusés les importants éléments de l’enquête que mena, en son temps feue Francine Dessaigne. Ses contacts avec les officiers généraux qui avaient vécu les événements dans l’entourage d’Ailleret sont très importants sur le plan historique.  Les archives qu’elle a consultées, son propre Fonds Dessaigne déposé à Vincennes et ouvert à tous, sont un trésor pour les historiens. Il faut le faire savoir.

Trop des nôtres s’imaginent que la thèse gaulliste sur le 26 mars est absurde et qu’il ne faut pas perdre de temps à la réfuter. ERREUR !

Le pouvoir attend qu’il n’y ait plus de témoins pour produire ses propres documents biaisés, notamment le rapport Garat de la gendarmerie.

Ce dernier repose en particulier sur la photo d’une volkswagen criblée de projectiles. Selon les gendarmes, ces impacts prouveraient qu’il y a eu un tir de F.M. venant de la rue Lelluch. Or, nous avons fait faire une contre-expertise balistique par un expert près les tribunaux. Elle ne valide absolument pas la thèse Garat. IL FAUDRAIT EN PARLER LARGEMENT.

Ne faisons pas de la contre-propagande, faisons de l’HISTOIRE !!!!

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